Mélanie Hélène Bonis : 21/01/1858 – 18/03/1937

Mélanie Hélène Bonis

Date de naissance : 21-01-1858
Date de décès : 18-03-1937
Cimetière : Cimetière de Montmartre, 20 Avenue Rachel 75018 Paris

Mélanie Hélène Bonis, né(e) le 21-01-1858, est décédé(e) le 18-03-1937. Son corps est enterré au Cimetière de Montmartre à Paris

Mélanie Hélène Bonis fut l’une des premières compositrices française. Elle vécut du 21 janvier 1851 au 18 mars 1937. L’artiste laisse un patrimoine riche de plus de 300 œuvres qui lui furent inspirées par son talent et les dures étapes de sa vie de femme du XIXème siècle.

L’essentiel de sa production fut réalisé entre 1892 et 1914. Son style postromantique pouvait aller du drame à l’humour dans des touches orientalistes et parfois impressionnistes. Marquées d’une grande sensibilité, ses mélodies demeurent originales, sensuelles et harmonieuses. Mélanie Bonis est aujourd’hui enterrée au cimetière Montmartre, dans le 18ème arrondissement parisien.

Née d’un père contremaître en horlogerie et d’une mère passementière, Mélanie Bonis reçoit une éducation religieuse stricte. Elle apprend le piano de manière autodidacte jusqu’à ses douze ans. Ses parents souhaitent qu’elle s’oriente vers la couture, mais un ami de la famille, Jacques Maury, l’incite à intégrer le Conservatoire de Paris. La jeune femme étudie alors aux côté de Bazille et Debussy, elle reçoit en 1879 le second prix d’accompagnement et en 1880 le 1er prix d’harmonie.

A cette même période, la jeune pianiste fait la rencontre d’Amédée Louis Hettich dont elle tombe éperdument amoureuse. Il restera toujours l’amour de sa vie même, si ses parents s’opposent à leur mariage et oblige la compositrice à démissionner du conservatoire afin de les séparer. Elle devra se contenter d’une union de convenance, imposée par sa famille, avec un riche entrepreneur : Albert Domange, qui a deux fois son âge, est deux fois veuf et déjà père de 5 enfants. De leur mariage qui durera 10 ans, naîtront 3 enfants. Elle aura également une fille de Hettich, qu’elle tentera de cacher jusqu’à ce que son fils la demande en mariage. À la mort de son mari, elle l’avait accueilli dans sa demeure d’Etretat en tant que filleule de guerre, l’artiste est alors contrainte d’avouer la vérité. Ce même fils décède quelques années plus tard au Caire, Mélanie Bonis est dévastée, elle compose pour lui « Cantique de Jean Racine » et produit des musiques religieuses.

Lauréate de concours de composition et secrétaire de la société de compositeurs, Mél Bonis aura laissé une œuvre complète toujours appréciée de nos jours. Elle a composé au moins soixante morceaux de piano, 27 mélodies dont une dizaine à deux ou plusieurs voix, 25 œuvres en majorité polyphoniques, une trentaine de morceaux d’orgue, une vingtaine d’œuvres de musique, 11 pièces d’orchestre dont la « Suite en forme de Valse ». C’était une artiste exigeante avec elle-même et perfectionniste. Il lui fallut ainsi 5 ans pour composer son quatuor en Si bémol. Elle travaillait pour les éditeurs les plus prestigieux de la place de Paris. Adhérente à la Société des Compositeurs elle en deviendra la secrétaire, ce qui est un fait unique pour une femme de cette époque. Elle refusera, malgré la pression que subisse les femmes de son époque, de masculinisé son nom comme bon nombre de ses consœurs qui se voit dans l’obligation d’utiliser un prénom masculin pour être reconnues. Malgré son immense talent, on l’aidera jamais à se promouvoir, il était très difficile de percer lorsqu’on était une femme. Elle dira à ce sujet « ma grande tristesse : ne jamais entendre ma musique ». Les salles de concert parisiennes ne produiront que très rarement ses œuvres. Aujourd’hui, ses compositions sont programmées en France, en Europe, en Asie mais aussi aux Etats-Unis.

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